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Le blog de Jacques Montaignac

Paroles, articles... par Jacques Montaignac

Alain Crombecque - Témoignage

Publié le 20 Octobre 2009 par Jacques

Ayant vécu des expériences fortes avec Alain Crombecque, il m’a paru très important pour sa mémoire de laisser un témoignage original de notre longue collaboration commune en Avignon.
Alain est arrivé après le changement de majorité de la ville d’Avignon au début de l’année 1984.

Le maire de l’époque, Jean-Pierre Roux, nouvellement élu veut bousculer le phénomène culturel local, dont je fais partie et garder vis à vis du milieu national une crédibilité forte.

C’est une double venue à laquelle on assiste, Michel Guy , ancien ministre de Pompidou entre comme vice-président au conseil d’administration du Festival et entraîne comme Directeur Alain Crombecque.

Au début, un peu perplexe, j’ai découvert rapidement un homme, discret et qui par certains côtés m’a fasciné sur sa politique culturelle; ce fut le retour à l’origine du Festival ce qui ne manquera pas de créer des tensions très fortes sur ses choix, y compris avec l’équipe en place.

C’est le retour des grandes œuvres, des grands classiques, Racine, Molière, Shakespeare, les auteurs russes, le Soulier de Satin, le Mahabharata, le grand spectacle de Savary, dont lui-même me disait cette année encore en juillet sa nostalgie « le Songe d’une nuit d’été », l’épopée de Peter Brook, « la Tempête »… C’est aussi l’entrée ou le retour de la poésie, avec des lectures, le grand Alain Cuny, le retour de Boulez, ami de Jean Vilar et c’est surtout ce qui m’a permis de vivre avec lui un rapport nord/sud.
Je me souviens d’une longue soirée, place de l’horloge, où avec lui nous avions approfondi la perspective du monde autour de cette fracture nord/sud et qu’il fallait, à travers la culture essayer de rééquilibrer, il la comparait avec des phrases dont il avait le secret, à la fracture avignonnaise des remparts.
Je lui ai expliqué la difficulté à faire comprendre « aux pouvoirs » quelles que soient leur origine et sensibilité la réalité de ces difficultés.

Il m’a souvent répété une phrase d’Hegel que j’ai conservé précieusement « rien de grand sur un territoire ne s’accomplit dans ce monde sans passion », plus que jamais je la ferai mienne.
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J
<br /> c'est bien<br /> <br /> <br />
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